Le Royaume de Naples (1580-1620). Économie, monnaie et finance à l'époque d'Antonio Serra

Lors de ce séminaire "Actualité de la recherche", l'intervention d'André Tiran (Professeur émérite de sciences économiques à l’université Lumière Lyon-2, Triangle) portera sur :
 

Présentation : l'histoire financière et monétaire du royaume de Naples présente beaucoup d'intérêts à la fois par la modernité des techniques financières et monétaires qui ont été utilisées et par le poids de la dette publique, fondamentalement liée au financement de la monarchie espagnole et de la guerre qu'elle mène aux Pays-Bas et dans le Milanais. La question posée, question pour laquelle on ne trouve pas de réponse chez les historiens, est celle de l'articulation entre la question du système monétaire et celle de la dette publique.

Cette problématique se retrouve dans les discussions internes du conseil des finances du royaume de Naples, discussion qui ont été formalisées par le rapport présenté par Marc Antonio De Santis d'une part et d'autre part par le bref traité d'Antonio Serra. Ce premier positionnement renvoie à la question de la légitimité de l'interprétation qui a été faite du Traité de Serra sans véritable intégration du contexte monétaire et financier au moment où ce texte a été écrit.

Ce qui ressort des deux textes c'est l'absence presque totale de référence à la question fiscale pour des raisons politiques évidentes et aussi de référence à la question du financement de la dette publique. Pour se situer dans une glorieuse tradition rappelons ce que Joseph Schumpeter disait, pour lui même, en ce qui concerne les choix à faire entre histoire économique théorie économique et technique ; que s'il avait du recommencer sa carrière c'est l'histoire économique qu'il aurait choisi. Ceci pour dire que dans le contexte qui est le nôtre aujourd'hui l'histoire économique offre beaucoup plus d'informations de points de comparaison et de sources de réflexion voire d'innovations que les analyses théoriques de l'économie contemporaine.