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Soutenance
Le 21 mars 2014
La Communauté Andine des Nations : quelle intégration économique régionale ?
Jury :
Résumé : la région andine est un territoire constitué de quatre pays d’Amérique Latine : la Bolivie, la Colombie, l’Equateur et le Pérou qui sont regroupés, depuis 1969, au sein d’une même association régionale, le Pacte Andin. En 1996 ce pacte prend pour nouvelle appellation Communauté Andine des Nations (CAN). L’objectif de la thèse est de qualifier le processus régional actuellement à l´oeuvre dans la CAN, en utilisant comme point de départ la typologie des processus régionaux établie par Figuière et Guilhot (2006, 2007, 2009) permettant de distinguer et de qualifier les deux piliers de l’intégration économique régionale : intensification des flux économiques intra régionaux et institutionnalisation des relations interétatiques, c’est à dire, la régionalisation et le régionalisme.
La démarche retenue pour atteindre cet objectif est nécessairement composite dans la mesure où « l’objet CAN » n’a suscité que de très rares travaux, en particulier de la part des économistes. Le premier impératif de la thèse est donc de construire ses propres faits stylisés sur la base de la grille analytique précédemment présentée. A la suite de quoi, des concepts issus de l’économie politique internationale (EPI) ou de l’économie géographique (« à la Krugman ») pourront être mobilisés pour interpréter les résultats préalablement établis.
L’analyse va permet de montrer que, si de nombreuses institutions aux vocations très variées ont vu le jour dans la CAN au fil de quatre décennies, la part des échanges intra régionaux n’est quant à elle pas parvenue à franchir le seuil des 10% sur cette période. En effet, ces résultats témoignent d’une part, de la mise en place progressive d’un régionalisme en profondeur, dans la mesure où les réglementations qui sont élaborées par les institutions régionales provoquent l’harmonisation de pratiques à l’intérieur des Etats-nations, et d’autre part, de l’absence d’une véritable régionalisation. Ce régionalisme est en outre en recul notamment sur un point crucial : alors que le statut d’Union Douanière était accepté, c’est un retour à une zone de libre échange qui l’emporte désormais. Le processus actuellement à l’oeuvre au sein de la CAN ne peut donc être qualifié d’intégration économique régionale (IER).
Le concept de régime permet de relire le régionalisme de la CAN dans une cadre d’EPI. En effet, dans le domaine commercial, c’est bien la construction d’un bien collectif régional que souhaitent les pays impliqués. Ce régime qui se met effectivement en place, reste néanmoins une « coquille vide » puisqu’il ne donne pas lieu à une intensification des flux inter-régionaux. Cette absence de résultat est ensuite imputée à l’effet « hub » de l’économie américaine sur les pays de la CAN.
L´attrait exercé par les Etats-Unis constitue l´un des facteurs explicatifs de ce décalage entre le processus institutionnel régional plus sophistiqué et une régionalisation qui ne démarre pas. Comme si des forces centrifuges étaient exercées par l’économie américaine au détriment de la régionalisation dans la zone andine.
Abstract : Andean region consists of four Latin American countries: Bolivia, Colombia, Ecuador and Peru unified within a regional association, Andean Pact, in 1969, that became the Andean Community of Nations (CAN) in 1996. The purpose of this thesis is to identify the regional process that is actually being implemented within CAN. In this aim, we use the typology of regional processes established by Figuière and Guilhot (2006, 2007, and 2009) as the starting point of analysis. This analytical framework leads to identify two distinct pillars in regional economic integration: intensification of intra-regional economic flows and institutionalization of interstate relations, namely regionalism and regionalization.
The approach used to achieve this objective is necessarily composite since “the subject CAN” has received scare attention in academic literature, particularly among economists. The primary imperative, therefore, of the thesis is to develop its own stylized model based on the above noted analytical framework. Following this, concepts from international political economy (IPE) or those developed (by Krugman) in the economic geography can be mobilized for interpreting the obtained results.
This analytical framework leads to identify two distinct pillars in regional economic integration: intensification of intra-regional economic flows and institutionalization of interstate relations, namely regionalism and regionalization. This analysis will show that, even though numerous institutions with various purposes emerged within CAN during the last four decades, the proportion of intra-regional trade did not exceed 10% during this period. These results reflect on the one hand, the phase-in of regionalism in depth, insofar as the regulations that are developed by regional institutions cause the harmonization of practices within nation States, and on the other hand, the absence of a genuine regionalization.. On the other hand, they point to a lack of a sound regionalization. Moreover, this regionalism is failing on one critical point: while its status as a Customs Union was accepted, the return to a free trade area prevails nowadays. Therefore the ongoing CAN process cannot be qualified as a regional economic integration (IER).
The concept of regime allows examining CAN regionalism from an IPE perspective. Although, member countries wish to found a collective regional asset for this trade area, the regime that is being actually implemented remains an “empty shell” because it doesn’t increase the inter-regional flows. This lack of outcome is therefore attributed to a “hub” effect of the American economy on CAN members.
Indeed, this discrepancy between a more sophisticated regional institutional framework and a regionalization that does not take off may partially be explained by significant economic attractiveness of the US economy. It is as though centrifugal forces were arising from American economy to the detriment of the regionalization in the Andean Zone.
- Madame Catherine FIGUIERE (Directrice de thèse), Maître de conférences (Hdr), Université Pierre Mendès France
- Monsieur Hubert GERARDIN (Rapporteur), Maître de conférences (Hdr), Université de Lorraine
- M. Francis KERN (Rapporteur), Professeur des universités, Université de Strasbourg
- Monsieur Michel DAMIAN, Professeur des universités, Université Pierre Mendès France
La démarche retenue pour atteindre cet objectif est nécessairement composite dans la mesure où « l’objet CAN » n’a suscité que de très rares travaux, en particulier de la part des économistes. Le premier impératif de la thèse est donc de construire ses propres faits stylisés sur la base de la grille analytique précédemment présentée. A la suite de quoi, des concepts issus de l’économie politique internationale (EPI) ou de l’économie géographique (« à la Krugman ») pourront être mobilisés pour interpréter les résultats préalablement établis.
L’analyse va permet de montrer que, si de nombreuses institutions aux vocations très variées ont vu le jour dans la CAN au fil de quatre décennies, la part des échanges intra régionaux n’est quant à elle pas parvenue à franchir le seuil des 10% sur cette période. En effet, ces résultats témoignent d’une part, de la mise en place progressive d’un régionalisme en profondeur, dans la mesure où les réglementations qui sont élaborées par les institutions régionales provoquent l’harmonisation de pratiques à l’intérieur des Etats-nations, et d’autre part, de l’absence d’une véritable régionalisation. Ce régionalisme est en outre en recul notamment sur un point crucial : alors que le statut d’Union Douanière était accepté, c’est un retour à une zone de libre échange qui l’emporte désormais. Le processus actuellement à l’oeuvre au sein de la CAN ne peut donc être qualifié d’intégration économique régionale (IER).
Le concept de régime permet de relire le régionalisme de la CAN dans une cadre d’EPI. En effet, dans le domaine commercial, c’est bien la construction d’un bien collectif régional que souhaitent les pays impliqués. Ce régime qui se met effectivement en place, reste néanmoins une « coquille vide » puisqu’il ne donne pas lieu à une intensification des flux inter-régionaux. Cette absence de résultat est ensuite imputée à l’effet « hub » de l’économie américaine sur les pays de la CAN.
L´attrait exercé par les Etats-Unis constitue l´un des facteurs explicatifs de ce décalage entre le processus institutionnel régional plus sophistiqué et une régionalisation qui ne démarre pas. Comme si des forces centrifuges étaient exercées par l’économie américaine au détriment de la régionalisation dans la zone andine.
Abstract : Andean region consists of four Latin American countries: Bolivia, Colombia, Ecuador and Peru unified within a regional association, Andean Pact, in 1969, that became the Andean Community of Nations (CAN) in 1996. The purpose of this thesis is to identify the regional process that is actually being implemented within CAN. In this aim, we use the typology of regional processes established by Figuière and Guilhot (2006, 2007, and 2009) as the starting point of analysis. This analytical framework leads to identify two distinct pillars in regional economic integration: intensification of intra-regional economic flows and institutionalization of interstate relations, namely regionalism and regionalization.
The approach used to achieve this objective is necessarily composite since “the subject CAN” has received scare attention in academic literature, particularly among economists. The primary imperative, therefore, of the thesis is to develop its own stylized model based on the above noted analytical framework. Following this, concepts from international political economy (IPE) or those developed (by Krugman) in the economic geography can be mobilized for interpreting the obtained results.
This analytical framework leads to identify two distinct pillars in regional economic integration: intensification of intra-regional economic flows and institutionalization of interstate relations, namely regionalism and regionalization. This analysis will show that, even though numerous institutions with various purposes emerged within CAN during the last four decades, the proportion of intra-regional trade did not exceed 10% during this period. These results reflect on the one hand, the phase-in of regionalism in depth, insofar as the regulations that are developed by regional institutions cause the harmonization of practices within nation States, and on the other hand, the absence of a genuine regionalization.. On the other hand, they point to a lack of a sound regionalization. Moreover, this regionalism is failing on one critical point: while its status as a Customs Union was accepted, the return to a free trade area prevails nowadays. Therefore the ongoing CAN process cannot be qualified as a regional economic integration (IER).
The concept of regime allows examining CAN regionalism from an IPE perspective. Although, member countries wish to found a collective regional asset for this trade area, the regime that is being actually implemented remains an “empty shell” because it doesn’t increase the inter-regional flows. This lack of outcome is therefore attributed to a “hub” effect of the American economy on CAN members.
Indeed, this discrepancy between a more sophisticated regional institutional framework and a regionalization that does not take off may partially be explained by significant economic attractiveness of the US economy. It is as though centrifugal forces were arising from American economy to the detriment of the regionalization in the Andean Zone.
Date
Le 21 mars 2014
Complément date
9h
Localisation
Complément lieu
Salle de Conférences, Faculté de Droit
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