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Soutenance de thèse de Simon Guidecoq

Soutenance

Le 20 janvier 2012

L’économie politique du système d’immigration américain : une analyse des échecs des réformes de la politique d’immigration des États-Unis, 1994-2010

Jury :
  • M. Thierry KIRAT (Rapporteur), Directeur de recherche (CNRS), Université Paris - Dauphine, Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales
  • M. El Mouhoub MOUHOUD (Rapporteur), Professeur de Sciences économiques, Université Paris - Dauphine, Laboratoire d'économie de Dauphine
  • M. David KHOUDOUR-CASTERAS (Suffragant), Économiste, Organisation pour la Coopération et le Développement Économique, Centre de Développement de l'OCDE
  • Mme Catherine de WENDEN (Suffragant), Directeur de recherche (CNRS), Institut d'Études Politiques de Paris, Centre d'Etudes et de Recherches Internationale
  • M. Michel ROCCA (Directeur de thèse), Maître de conférences HDR à l'Université de Grenoble II
Résumé : cette thèse propose une analyse de l’incapacité du gouvernement des Etats-Unis à modifier en profondeur sa politique d’immigration. Elle montre que son principal facteur explicatif est institutionnel : la résilience du régime d’immigration, entendu comme mode de régulation de l’admission d’immigrants, s’explique par sa capacité à s’appuyer sur une structuration de l’économie politique de l’immigration favorable au blocage des réformes. Pour démontrer cette proposition, notre étude est donc articulée en deux blocs : les facteurs engendrant une crise du régime, et ceux permettant son statu quo. Dans un premier temps, les facteurs structurels et conjoncturels de la crise du régime sont étudiés. Une analyse empirique de la régulation de l’immigration met en évidence ses deux dysfonctionnements structurels : d’une part un déséquilibre croissant entre le nombre de candidats à l’immigration et l’offre de visas et, d’autre part, la formation d’un stock de résidents en situation irrégulière. Néanmoins, l’analyse des représentations de la population américaine concernant cette régulation démontre que la volonté de réformer les conditions d’admission de l’immigration relève aussi de facteurs subjectifs. Une conjoncture économique dégradée intensifie la perception d’une crise du régime, et la préférence pour sa fermeture. Dans un second temps, les facteurs explicatifs de l’absence de fermeture du régime sont analysés. La validité de deux hypothèses explicatives de sa résilience est démontrée par une analyse des épisodes de réforme de1994 à 2010. En premier lieu, la mise en œuvre politique d’une réforme donne la primauté aux préférences des groupes d’intérêts organisés (communautés immigrées, employeurs, syndicats, nativistes) par rapport à celles de l’opinion publique. En second lieu, les préférences antagonistes de ces groupes d’intérêts les rendentincapables de coopérer : malgré sa non-optimalité, le régime d’immigration correspond donc à une issue stable des négociations législatives, car il limite les pertesde l’ensemble des acteurs en présence.

Abstract : this PhD dissertation deals with the inability of the United States’ government to adopt an overhaul of its immigration policy. We show that the main factor accounting for this situation is institutional: the structure of the political economy of immigration explains why reforms attempts fail, and therefore helps to stabilize the regulation of immigrants’ admissions in the United States. To demonstrate this proposal, we first review the roots of the immigration crisis and then analyze why it has never been overcome. The immigration crisis in the United States is produced by a set of trends. Some of them are structural. Indeed, the immigration system in the United States is deeply dysfunctional for two reasons. It is firstly very inefficient at properly organizing legal immigration by balancing an increasing demand for immigration visas with their offer, set up through quotas. Secondly, it is unable to dissuade the settlement of a growing undocumented immigrant population. Still, the perception of thisimmigration crisis and the demand for reform are linked to cyclical factors. Nativists’ demands for a tightening of immigration legislation are notably greater during times of economic recession. We then explain the absence of immigration restriction in the United States through the demonstration of two complementary factors. Firstly, the political process through which immigration reform is defined gives more influence to organized interest groups (such as immigrant communities, employers, unions and nativists) than to public opinion. Secondly, these groups are unable to cooperate for an immigration reform compromise, due to their competing preferences. In other words, the current status quoprevailing in immigration reform may be suboptimal in terms of regulation of immigrant admissions. It is nevertheless stable, because it prevents losses which would inevitably result from a successful immigration reform.
 

Date

Le 20 janvier 2012
Complément date
14h

Localisation

Complément lieu
Salle Doyen Maillet, bâtiment APA

Publié le 17 septembre 2019

Mis à jour le 17 septembre 2019