Aller au contenu principal

Soutenance de thèse de Fiona Ottaviani

Soutenance

Le 18 septembre 2015

Performativité des indicateurs, indicateurs alternatifs et transformation des modes de rationalisation

Jury :

• Madame Florence JANY-CATRICE (Rapporteur), Université de Lille 1
• Monsieur Michel RENAULT (Rapporteur), Université de Rennes 1
• Monsieur Tom BAULER (Examinateur), Institut de gestion de l'environnement et d'aménagement du territoire – Université libre de Bruxelles
• Madame Catherine FIGUIÈRE (Examinateur), Université Grenoble-Alpes
• Monsieur Robert SALAIS  (Examinateur),  Idhes – Ens-Cachan


Résumé : Les recherches récentes portant sur les indicateurs alternatifs suggèrent la nécessité d’une révision fondamentale de la manière de concevoir le processus de construction des indicateurs et s’inscrivent dans un mouvement critique vis-à-vis du primat d’une forme de rationalisation économiciste et expertale dans le champ des politiques publiques. Cette thèse s’inscrit dans le champ de ces travaux et a pour objet d’apprécier la manière dont il est possible que ces indicateurs soient porteurs d’une « alternative » en termes de rationalisation de l’action. Pour apprécier les transformations opérées au sein du processus de quantification, la thèse prend pour objet l’expérimentation menée à Grenoble quant à la construction d’Indicateurs de Bien-Etre Soutenable Territorialisés (IBEST). La première partie du travail, d’ordre théorique, établit un lien entre la dimension conventionnelle des indicateurs, leur caractère performatif, la rationalité postulée des acteurs et la rationalisation des politiques publiques. Elle est complétée par une analyse de la dimension axiologique des critères de choix sociaux (bien-être, soutenabilité) axée sur les théories du développement qui peuvent appuyer la construction de tels indicateurs. La seconde partie s’attèle à l’analyse de l’expérimentation IBEST au regard du cadre conventionnaliste et met en exergue qu’un tel processus d’élaboration d’indicateurs induit des transformations aussi bien en ce qui concerne la dimension axiologique présidant à la construction des indicateurs que sur le plan de la rationalisation scientifique et politique. Suivant une logique pragmatique de la recherche-action, nous mettons en avant la plus-value de l’articulation entre une logique d’enquête et une démarche participative au regard du processus d’opérationnalisation d’indicateurs de bien-être soutenable. Au final, outre les apports méthodologiques et cognitifs liés à l’hybridation opérée entre la méthode quantitative et la méthode participative, la contribution de la recherche réside dans l’éclairage que l’expérimentation apporte sur la conception de la dynamique institutionnelle. En effet, le type de montée en généralité particulière associé à la démarche participative et plus largement le processus non linéaire de quantification d’IBEST appuient la pertinence des concepts d’ « arrière-plan » et de « communautés interprétatives » pour apprécier le type de dynamique à l’oeuvre dans une telle expérimentation et pour la mise en cohérence des notions de légitimité et d’ « encastrement institutionnel ». Nous aboutissons ainsi à une conception de la dynamique institutionnelle qui procède par sédimentation et découle d’une transformation des conceptions et des pratiques d’acteurs dans le champ scientifique et politique.

Summary : Recent research on alternative indicators suggest the need for a fundamental review of the development process of indicators and is also in line with a general movement criticizing an economistic and expert-centered form of rationalization in the field of public policy. This thesis develops on this work and aims to assess how it is possible that these indicators hold an "alternative" in terms of rationalization of action. To appreciate the changes within the quantification process, the thesis focuses on an experiment conducted in Grenoble on the construction of sustainable territorial social indicators (IBEST). The first part of the work is theoretical. It establishes a link between the conventional form of indicators, their performative nature, the postulate of the actor’s rationality and the rationalization of public policies. It is supplemented by an analysis of the axiological dimension of social choice criteria (well-being, sustainability) based on theories of development that can support the construction of such indicators. The second part provides an analysis of the IBEST experiment through the prism of the conventionalist theoretical framework. It underlines that processes of indicators’ development such as the IBEST experiment induce transformations both in regard to the axiological dimension governing the construction of indicators and in terms of scientific and political rationalization. By applying the pragmatic logic of action research, we highlight the added value of articulating a logical investigation and a participatory approach in relation to the operationalization’s process of sustainable well-being indicators. To conclude, in addition to the methodological and cognitive contributions related to the hybridization between a quantitative method and a participatory approach, the contribution of this research lies in the light the experimentation sheds on the understanding of institutional dynamics. Indeed, the generalization associated to participatory approaches and, on a broader level, the non-linear quantification process implemented in the IBEST experiment supports the relevance of the concepts of "background" and "interpretive communities" when it comes to assessing the dynamics at work in such experimentations and to make coherents the notions of legitimacy and "institutional embeddedness". This thesis leads to a conception of the institutional dynamics which proceeds by sedimentation and results from a transformation of the approaches and practices of actors in the science and political fields.

Date

Le 18 septembre 2015
Complément date

14h30

Localisation

Complément lieu

Salle des Colloques, Bshm. 

Publié le 22 juillet 2019

Mis à jour le 15 février 2024